Les résultats aux dernières européennes (pas encore totalement définitifs) ont laissé à penser à un raz de marée du Front National. Il n’en est rien. Ces statistiques fournies en pourcentage font effectivement du Front National le premier parti de France, mais ceci n’a pas grand sens car l’objectif n’est nullement d’être le premier mais de pouvoir dégager, ici ou là, et en l’occurrence en Europe, une majorité, lorsque l’on ne l’atteint pas seul, ce qui est le revers désagréable du vote à la proportionnelle. Pis, le nombre d’électeurs du FN a diminué !
Lors des précédentes consultations municipales, Marine le Pen s’était plainte de ne pas avoir pu présenter des listes dans toutes les communes de France, ce qui ne permettait pas d’avoir une lecture claire de son potentiel au niveau national.
C’est aujourd’hui chose faite, avec les résultats (non définitifs rappelons le !) des européennes, il est possible de constater que le Front National a sensiblement régressé depuis la présidentielle de 2012 ! Marine Le Pen avait atteint à cette époque, le score de 6 421 426 voix, alors que lors des dernières européennes, la somme des listes du Front National dans toutes les circonscriptions n’atteint que 4 701 751, soit une chute de près de 27 %.
Il faut donc se garder de comparer des pourcentages. Le Front National pourra cependant se rassurer en calculant le même taux de chute à l’UMP ou au PS. Mais la vérité reste, le FN n’a pas progressé dans l’électorat !
Dans la même fibre, un quotidien pourtant sérieux , leFigaro, dans l’article suivant :
écrit :
À Hénin-Beaumont, le FN dépasse son record des municipales
Dans la seule ville qui, en mars dernier, a élu un maire FN au premier tour, Hénin-Beaumont, le Front national a dépassé son score des municipales, annonce La Voix du Nord. Il y a deux mois, Steeve Briois avait réalisé le score de 50,5%. Le FN a fait hier 53,49%.
N’en déplaise au Figaro, et en réalité, Steeve Briois avait obtenu 6006 voix, il y a deux mois et Marine Le Pen en a obtenu 3794 aux européennes, soit plus de 35 % en moins. Il faut donc faire attention à ce que l’on écrit !
La vraie question pour le FN reste celle de son asymptote théorique, ou pour faire simple du maximum de voix susceptibles d’être dégagé sur son nom. L’expérience du second tour de Jean-Marie Le Pen en 2002 est cependant là pour nous rappeler que cette asymptote est peut-être trop basse pour faire du FN autre chose qu’un parti d’appoint. Jamais dans l’Histoire de la Vème république un candidat n’avait eu un score aussi médiocre que celui de Jean-Marie Le Pen. Les données sont intraitables sur ce point !
