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Juin 04

La réforme territoriale ou l’incompétence (volontaire ?) du gouvernement !

La réforme territoriale nous a été initialement présentée comme un des éléments d’amélioration de l’efficacité de l’état : rénover le fonctionnement administratif, réduire les coûts de ce même fonctionnement, être plus en phase avec les autres structures européennes, mieux répondre aux attentes des citoyens,…

Dans des temps si difficiles, cet objectif est plus que louable, il est incontestable !

Améliorer globalement le fonctionnement d’un système complexe est évidemment une excellente idée ! Qui continuerait à acheter une 2 CV chez Citroën, ou une 4L chez Renault en 2014, à part un nostalgique récalcitrant ou un collectionneur obsédé ! Il est effectivement nécessaire de changer pour continuer à rester efficace (à défaut d’être performant) dans le monde d’aujourd’hui !

Une question préliminaire s’impose cependant :

Est-il plus complexe ou plus compliqué de proposer un nouveau véhicule chez Peugeot  (que nous n’avons pas encore cité !) ou de proposer une nouvelle organisation territoriale en France ?

Si, pour vous, la réponse est positive, il est inutile de poursuivre la lecture de cet article. Si en revanche, vous pensez qu’une réforme territoriale de la France est une chose plus complexe (et compliquée) que la mise au point d’un nouveau véhicule, nous nous permettrons de vous poser une seconde et une troisième question :

– combien de temps faut-il en moyenne (et avec quel niveau de compétences, combien d’acteurs, quelles études préalables,….) pour concevoir un nouveau véhicule ?

– combien de temps a mis le gouvernement  (et avec quelle compétence ????) pour proposer une réforme territoriale (encore modifiable à la marge !! rires…..) ?

À la première question, les spécialistes répondront en années : 2 à 4 si tout va bien !

À la seconde, les journalistes vous diront : de quelques heures à quelques jours !

Nos gouvernants ont donc bâclé la réforme territoriale comme un groupe de gamins de 4ème bâclent un exposé d’histoire ! Quel beau modèle pour la jeunesse : heureusement Vincent Peillon s’intéresse maintenant à l’Europe !

Aucune analyse n’a été réalisée ! Partout, on nous parle dans cette affaire de déni de démocratie : car le peuple n’a pas été consulté ! Ce sujet ne relève pas de notre compétence. En revanche, nous insisterons ici sur le déni d’intelligence : aucune once de réflexion n’a été injectée dans cette affaire ! Aucune volonté d’analyser n’est apparue ! Et donc si certains qualifient cette mascarade de despotisme, nous pouvons affirmer, en tant qu’experts, que ce despotisme n’a rien d’éclairé !

Pourquoi le gouvernement est-il incompétent ?

Parce que les recettes les plus  élémentaires de la réflexion intellectuelle n’ont pas été mises en jeu !

Quel est l’objectif ?

Quelles sont les contraintes ?

À aucun moment, l’objectif n’a été formellement précisé, à part de manière qualitative : le bon coup pour Hollande, diviser la droite, retrouver le soutien des français ! Est-ce ce genre d’arguments que l’on attend de nos élites ?

On a, bien entendu, abordé des aspects quantitatifs : éviter la redondance, atteindre des tailles critiques européennes, faire des économies,….. Mais a t-on dressé une liste quasi exhaustive de ces objectifs dont certains sont parfois contradictoires ? Non ! Manuel Valls s’est contenté de dire qu’il fallait 12 régions !

On n’a, évidemment, évoqué aucune contrainte, mais on a fini par les découvrir ! Outre celles de protéger les barons socialistes évoquées dans la presse et sur laquelle nous ne pouvons nous prononcer, il est évident que le gouvernement avait choisi de ne pas découper les régions existantes. Il fallait donc le dire initialement ! Dès lors le terme Redécoupage que tout le monde a employé était impropre : il fallait avoir la rigueur d’employer le terme de Regroupement ou de Fusion. Ceci aurait, entre autres choses, fait gagner du temps aux Bretons velléitaires  (et par conséquent aux fonctionnaires des Renseignements Généraux) qui auraient vite compris qu’il n’y avait aucune chance de retrouver la Loire Atlantique.

Pas d’objectif précis, à part 12 régions ! et donc une seule contrainte : regrouper ! Nous parlions plus haut d’un exposé de 4ème, nous sommes arrivés à un petit jeu de maternelle : mettre par deux les morceaux du puzzle !

Une idée apparaît : il y a 22 régions françaises dont 2 intouchables : l’Île de France : celle de l’élite et la Corse : celle des nerveux ! je les enlève, je divise par deux, je les rajoute : ça fait 12 ! Notre premier ministre a du faire un brillant cours moyen primaire !

Dans un prochain article, nous aborderons une méthodologie constructive de résolution du problème !